QUELLE CLASSIFICATION
POUR ETUDIER
LES SYSTÈMES MONDIAUX ?
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A la page « un historique de la notion de système » nous présentons le schéma étymologique des mots d’un usage courant de notre langue qui commencent par les syllabes
« sys », « syn » :
A partir de la syllabe « SYS » nous avons alors donné la définition suivante du mot « système »
C’est sur la base de cette définition que nous allons traiter du problème, délicat et difficile, de la classification (typologie) des systèmes.
Corrigé pour
supp.espace assemblage d'éléments, supp. virgule qui peuvent être de diverses natures, et qui sont en interaction pour former un tout placé dans un environnement.
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« L’ASSEMBLAGE D’ÉLÉMENTS » EN TANT QUE SYSTÈME : DE LA PRÉHISTORIQUE À LA MONDIALISATION
DE LA PREHISTORIQUE OU DE LA PREHISTOIRE ? A LA MONDIALISATION
Il est sans doute probable que les premiers systèmes développés par l’homme préhistorique ont concerné la mise en place de systèmes simples classables en deux grandes classes :
d’une part les systèmes relatifs à l’organisation sociale des hommes, des femmes et des enfants, des groupes, des tribus, des clans, etc. qui se sont regroupés dans des abris tels que les cavernes, les huttes, les tentes. Comme l’élément humain social régissait prioritairement leur fonctionnement, on peut qualifier de « mous » ces systèmes ;
d’autre part la fabrication de systèmes technologiques représentés par les outils, les instruments pour la chasse ou la cueillette. Comme le matériau utilisé est l’élément constitutif de ces systèmes, on peut les qualifier de « durs ». En fonction
des éléments historiques dont nous disposons, le premier système technologique
«réfléchi » qui a été mis en place serait le système d’allumage du feu obtenu :
soit par friction en utilisant un bâton de bois que l’on fait tourner avec une très grande vitesse sur un autre morceau de bois pour produire une braise de sciure qui s’allumera pour ensuite enflammer le combustible adjacent. Le système assemble trois composantes : le bâton,; le support sur lequel tourne
àtrès grande vitesse la pointe du bâton ; la sciure pour l’inflammation ;
soit par percussion d’une pierre contenant un sulfure de fer à l’aide d’une pierre dure (silex, quartz) pour obtenir cette fois l’étincelle génératrice du feu. Le système assemble, là également, trois composantes : la pierre à frapper, la pierre pour frapper, le combustible pour l’inflammation.
A côté de ce « système d’allumage » qui est toujours pratiqué à notre époque par certains peuples « premiers », nous pouvons également citer la hache préhistorique apparue, de manière grossière, à l’époque du paléolithique. Ce système est constitué par un manche de bois d’animal
(chevreuil ; renne etc.) et d’une pierre de silex emboutie dans un trou creusé dans le manche. Ici on peut penser que par la suite, après un certain usage, la tenue du manche et de la pierre a été renforcée par un troisième élément : une ligature d’origine animale (lanière d’une peau), végétale (fibre d’une plante), bien plus tard une résine : ce sont les premières étapes de la complexification d’un système.
Les composantes de ces deux types de systèmes, sociétaux et technologiques, et leurs interactions étaient simples. Cependant leur fonctionnement impliquait déjà une réflexion et un
SYSTÈME ET PROJET
Nous avons défini un système comme un « assemblage d’éléments qui peuvent être de diverses natures et qui sont en interaction pour former un tout placé dans un environnement». Si on considère les systèmes créés par une entité humaine, ceci implique qu’il y a eu une intention de création de la part de cette entité pour obtenir ce système : c’est la notion de projet. Cette dernière est développée aux sections « L’Approche globale Système d’un Projet » et « Les piliers de la réalisation d’un projet ».
En conséquence dans tout raisonnement sur la notion de projet, il est indispensable d’associer celle de système, ce qui constitue le binôme «
Il en découle que lorsque nous parlerons de classification des systèmes, nous y associons automatiquement celle de classification des projets.
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LES SYSTÈMES DE LA MONDIALISATION
Si nous revenons à notre époque de la mondialisation nous constatons que, si il existe encore certains systèmes très simples indispensables tel que le
Ces systèmes plongent l’être humain « développé » dans un maelstrom d’interrogations sévères et angoissantes pour l’avenir de notre planète. Leurs fonctionnements reposent sur une donnée virtuelle : l’information, laquelle ne peut être communiquée que par un bien fabriqué : l’électricité. Leurs cycles de vie, compte tenu de leur dépendance vis à vis de la haute technologie de l’information, sont particulièrement courts.
De tels systèmes posent de redoutables problèmes d’éthique, d’intérêts sociaux, financiers, politiques, sociétaux, religieux, etc. Leur utilisation a transformé complètement la société mondiale.
LA PROBLÉMATIQUE :
COMMENT CLASSER LES SYSTÈMES ?
Ainsi en tant «qu’assemblage d’éléments qui peuvent être de diverses natures et qui sont en interaction pour former un tout placé dans un environnement», de l’époque de la hache préhistorique à la mondialisation actuelle, la notion de système est très ancienne.
Par extension on peut étendre cette réflexion à tous les secteurs de la vie, tant au plan de la faune, l’avifaune, la flore, l’entomologie : une tanière, une plante, une ruche, etc. sont autant de systèmes constitutifs de notre environnement, et ce depuis des millions d’années. Certains, comme les fourmilières et les ruches, sont particulièrement sophistiqués.
Face à cette diversité infinie une question fondamentale se pose :
Dans les conditions qui viennent d’être présentées, essayer de dresser une théorie générale de la notion de système, à l’instar de la classification de Linné pour les espèces dans son ouvrage de référence « Systema Naturae », ou de Mendeleïef pour la classification périodique des éléments, est devenu une tâche titanesque, voire une impossible gageure.
D’innombrables chercheurs, en particulier les philosophes, s’y sont attelés par le passé, à une époque où les données n’avaient pas atteint le niveau de complexité actuelle. L’un d’entre eux, le célèbre économiste et philosophe Kenneth Boulding, dans un article fondamental «General Systems Theory: the Skeleton of Science», a classé en 1956 les systèmes terrestres en fonction de 9 niveaux de complexité.
Boulding écrit que son article : « présente une classification intéressante des niveaux de systèmes et présente dans le détail l’immensité du travail qui nous attend si nous voulons pousser en avant notre effort scientifique. Pour cela nous avons besoin non seulement de la Théorie Générale des Systèmes mais aussi d’une série de nouveaux concepts qui sont mieux capables de présenter la réalité dans sa pleine complexité ».
Kenneth Boulding déclarait aussi, avec plus d’un
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LA CLASSIFICATION
DE BOULDING
Les 9 niveaux de complexité retenus par Kenneth Boulding sont les suivants :
Niveau 1 : les Cadres (« frameworks »)
La géographie et l'anatomie de l'univers : les modèles/formes/structures des électrons autour d'un noyau, le modèle/forme/structure d'atomes dans une formule moléculaire, la disposition des atomes dans un cristal, l'anatomie du gène, le plan/carte/cartographie de la Terre, etc.
Niveau 2 : les Rouages (« Clockworks »)
Le système solaire ou des machines simples tels que le levier et la poulie ; des machines mêmes assez compliquées telles que la locomotive à vapeur et les dynamos relèvent de cette catégorie.
Niveau 3 : Les Thermostats (« Thermostats) »
Les Mécanismes de Contrôle ou des Systèmes Cybernétiques : le système se déplacera vers la maintenance de n'importe quel équilibre, dans certaines limites.
Niveau 4 : Les Cellules (Cells)
Des systèmes ouverts ou des structures autonomes/automatiques. C'est à ce niveau que la vie commence à se distinguer de la
Niveau 5 : Les Plantes (Plants)
Les caractéristiques les plus marquants de ces systèmes (étudiés par des botanistes) sont d'abord une division du travail avec des parties différentiées et mutuellement dépendantes (racines, feuilles, graines, etc.) et ensuite une importante différentiation entre le génotype et le phénotype, associée au phénomène de croissance
Niveau 6 : Les Animaux (« Animals »)
Le niveau caractérisé par une mobilité accrue, un comportement téléologique et une conscience de
Niveau 7 : Les Êtres Humains (« Human Beings »)
En plus de tous, ou presque tous les caractéristiques de l'animal, l'homme possède la conscience, qui est autre chose que la simple conscience de
Niveau 8 : Les Systèmes «
L'unité de tels systèmes n'est
Niveau 9: les Systèmes Transcendantaux (« Transcendantal Systems »)
Les ultimes, les absolus, et les inconnaissables /inéluctables, qui présentent une structure et un rapport systématiques.
Dans cette classification, la vie se manifeste à partir du niveau 4, (la cellule), celui de la vie en société animale 6, (les animaux), celui de la pensée à partir du niveau 7 (les êtres humains) et ensuite celui des organisations sociales à partir du niveau 8 (les systèmes
Par ailleurs cette classification ne tient pas compte des systèmes que l’on peut qualifier « d’hybrides » qui sont des compositions
-des cadres (niveau 1),
-des rouages (niveau 2),
-des thermostats (niveau 3),
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-des êtres humains (niveau 7),
-des « systèmes
tels que les systèmes de
La classification de Boulding, n’inclut pas non plus la notion d’intelligence artificielle, à moins de la placer au niveau 9, les systèmes transcendantaux. Mais à l’époque de l’écriture de son article, cette discipline en était à ses balbutiements.
Or, les systèmes experts et leurs moteurs de recherche ont totalement transformé le fonctionnement des systèmes que nous pratiquions avant l’arrivée de l’informatique. Ils ont permis à la mondialisation de devenir omniprésente et omnipotente, avec notamment la simulation.
Notons aussi que Boulding se défend de toute arrogance pour la promotion des idées qu’il présente et qu’il est des plus précautionneux quant à l’avenir de la systémologie, la science (le logos ») des systèmes qui ne doit pas être confondue avec la « systémique ».
Les réserves émises par Boulding sur les possibilités technologiques de la modélisation, qu’il considérait comme fondamentale pour l’acquisition des connaissances, ont été levées, d’une manière exponentielle (la fameuse loi de Moore), grâce à l’invention du microprocesseur en 1969.
Ce dernier, grâce à ses capacités d’intégration peut désormais « se faufiler » n’importe où, avec une puissance de traitement de l’information toujours plus forte permettant à d’autres inventions (tels que le radar, le laser, le scanner) de s’épanouir à leur tour.
Face à cette complexité « système », pour le développement de ce site nous avons retenu une classification à trois niveaux. Elle est présentée par les schémas de la page suivante.
LA CLASSIFICATION
RETENUE
POUR LE SITE
En fonction des réserves que nous avons apportées à la classification de Boulding, dont le contenu reste toujours des plus appréciable pour le spécialiste, nous dirons, d’une manière pragmatique, que le fonctionnement de la mondialisation actuelle s’appuie sur trois grands types de « systèmes » :
1. le premier type est celui des « systèmes technologiques, dits durs ». Bien que très complexes, d’une manière très générale ils fonctionnent très bien. Leur fonction d’intérêt est la livraison d’un produit technique. A titre d’illustration nous pouvons citer les systèmes globaux tels que les grands complexes immobiliers, l’aéronautique, etc. qui sont extrêmement performants. On peut y ajouter les systèmes militaires, tels que les drones dont l’activation, pour une action opérationnelle, peut être déclenchée à plusieurs milliers de kilomètres de distance.
Leurs rapports coûts/efficacité, avantages/inconvénients sont très bons. On les désignera par « systèmes
2. le deuxième type est celui des systèmes
Leurs rapports : coûts/efficacité, avantages/inconvénients, sont variables en fonction de nombreux paramètres (management ; produit ; lieux d’approvisionnement ; de vente ; de cycle de vie ; etc.) mais d’une manière générale ils sont bons, voire très bons. En effet les systèmes qui ne réussissent pas à satisfaire les critères de rentabilité sont,
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sauf intervention spécifique politique des états, éliminés de l’activité mondiale. Ne subsistent alors que les systèmes performants.
3. le troisième type est celui des systèmes
Cette classification doit être modulée en fonction de la nature de ces systèmes socio- économiques et de leurs champs d’application. En effet, les trois classes
-la dimension sociale se retrouve dans les systèmes que nous avons qualifiés de
«durs » : par exemple une grève sur un pas de tir peut paralyser le lancement d’une fusée ;
-la dimension technologique, avec ses systèmes « durs » tels que les ordinateurs ; les serveurs ; les sites web ; etc. est indispensable pour le fonctionnement des systèmes
«mous » que sont les organismes de la Justice, du domaine social, de la santé, etc.
Nous pourrions multiplier à l’envi les exemples démontrant les différentes jointures entre les trois classes. Ceci explique que pour analyser un système de l'activité mondiale actuelle, nous avons déduit que tout système intégrait d’une manière quelconque dans son fonctionnement, des données en provenance d’un environnement qui comporte 8 ensembles joints, à savoir :
*l’écologie
*l’économie
*la géographie
*l’humain (le social)
*l’information
*la législation
*la politique
*la technologie
Dans ces conditions à partir de ce référentiel, la composition du système peut être définie par l’équation suivante :
La structure d’un système est donc un panachage (un « mix ») des contenus apportés par chacun de ces 8
(a(i) =1, i variant de 1 à 8)
En fonction d’une hiérarchie liée à la fonction d’intérêt qui justifie son existence, le système peut recevoir une appellation prioritaire. Par exemple on qualifiera
de « système écologique », (dont Linné fut le précurseur), un système qui s’intéresse en priorité à l’étude des interactions, de leurs conséquences, de l’homme et des êtres vivants
;
de « système économique » un système dont la dominante est la production et la consommation de biens ;
de « système d’information » un système dont l’objet est de communiquer et de traiter l’information ; etc.
En conclusion nous avons regroupé les systèmes de la mondialisation en trois grandes
classes :
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A. les systèmes technologiques, appelés durs. Leur caractéristique majeure est leur très grande efficacité technologique ;
B.les systèmes
C.les systèmes
ils ont des performances mauvaises, voire catastrophiques.
LA PROBLÉMATIQUE
A partir de l’analyse
Comment améliorer l’efficacité des systèmes
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